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Encore une soirée de reggae jusqu'à l'aube à La Scène de Vernouillet : une belle affiche mais pas de vibes, ou si peu. Dommage, surtout pour un duo historique, celui de Max Romeo avec Omar Perry, fils de Lee Scratch.
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Il y avait, bien sûr, beaucoup de monde ce vendredi soir à Vernouillet (40 km de Paris environ) : des dread locks en petit nombre, des baldhead en grand nombre, pour finalement peu d'amateurs de reggae...rien à voir avec la foule présente lors de l'hommage des Wailers à Bob Marley en tout cas (lire la chronique du concert).
A l'entrée, tout est donc bien plus calme. Pas très sympathique quand même : la fouille, obligatoire partout, est ici minutieuse et un rien sélective. Mushapata, qui participait justement à l'hommage des Wailers, est traité sans ménagement juste devant moi, et y'en a d'autres...
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Sur la scène de La Scène, le jeune sound system PARTY TIME et son dj Mister Frankie mettent de l'ambiance avec leur provision de 45t : un long, très long hommage à Dennis Brown ("Love and Hate", "Wolfes and Leopards", "Children of Israel" ...), puis Freddie McGregor, Don Carlos, Max Romeo aussi... Des vieux tunes très roots mais rien d'original qui passent durant près de 2h00, c'est long, même pour Mister Frankie qui s'endort peu à peu sur son bedo. Fatta du SOUL STEREO vient le réveiller vers 23h30 : il pousse le volume, remue dj et selecta et prend progressivement les commandes du sound. Changement de rythme : le Soul Stereo sound system (3e sound européen sur les 4 équipes qui s'affrontaient dans cette même salle en mai dernier, lors du 1er European Reggae Dancehall Meeting) a quelques années de son derrière lui et un sacré nombre de dub plates dans ses valises.Cela commence donc très fort avec une impressionnante série de specials, ces dub plates spécialement enregistrées en l'honneur d'un sound system (le dj se débrouille pour placer au moins une fois le nom du sound dans ses lyrics) : U Roy, Dillinger, Lone Rangers, mais aussi des dub plates de Burning Spear, Alcapone, Jacob 'Killer' Miller...
Entre deux titres, Fata nous annonce la présence dans la salle de Rod Taylor. Le Jamaïcain, aujourd'hui installé à Marseille, a été l'un des chanteurs phares du label Freedom Sound de Betram Brown dans les années 70, avant de travailler avec Mikey Dread, Prince Far I... Il devrait nous faire la surprise de monter sur scène ce soir... Cette bonne nouvelle et le son du Soul Stereo contribuent à chauffer la salle qui se remplit lentement. |
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OMAR PERRY, coiffé de son bonnet (non, ce n'est pas un Bobo dread !) vient discrètement observer le matériel, puis repart...avant de faire son entrée officielle sous les applaudissements vers 0h45. Le fils de Lee Scratch Perry, qui a grandi aux côtés de son père, suivi ses aventures à Black Ark, et ailleurs, n'a pas échappé à son destin : sélecteur, dj, producteur, il officie dans les sounds depuis une quinzaine d'années, alors qu'il ne doit même pas dépasser la trentaine... Sa première dub plate est dédiée à Rasta avec le superbe hit de Michael Rose, "I Love King Selassie". Et Omar Perry d'enchaîner avec un a capella magnifique... Excellente introduction qui me met sous le charme d'Omar Perry (fan du père, je me demande comment résister au fils, entre nous les sistas, bien plus beau que son géniteur). Je ne suis pas la seule à craquer.
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MAX ROMEO arrive. Le chanteur, que je vois pour la première en sound et non avec des musiciens en live, paraît en très grande forme ce soir, digne, détendu, beau lui aussi. Une estrade sur la gauche de la scène est prévue pour l'accueillir.
Max Romeo y monte pour chanter son premier hit, "Judgment Day", mais s'y sent visiblement mal à l'aise. Il en descend donc pour rester aux côtés d'Omar Perry, derrière les platines, et le soutenir dans sa version dj de "Judgment Day". Grosse charge d'émotion à la fin de cette combinaison : Omar Perry et Max Romeo se tapent affectueusement les épaules, Omar présente son parrain Max au public... Il doit y avoir une longue histoire entre ces deux-là car Lee Perry est un personnage clé dans la longue carrière de Max Romeo. Maxwell Smith de son vrai nom débute dans le reggae business au milieu des années 60 avec des titres chauds compilés dans l'album "Wet Dream". Revirement en 1971 : le chanteur s'engage dans le reggae conscient, devient rasta et militant. Et cela lui réussit bien car les cinq années qui vont suivre son pavées de hits, pour les productions Bunny Lee et Niney Observer essentiellement. Puis Maxie rencontre Lee Perry et enregistre avec lui le magnifique "War Ina Babylon" (Island, 1976).
Max Romeo continue sa carrière, avec Jah Shaka et Mafia & Fluxy notamment dans les 90's, mais jamais plus il ne rencontre le même succès que durant cette époque bénie.
Ce soir, la rencontre publique est donc historique entre le fils Perry et son parrain Max Romeo, et les vibes partagées sur scène sont largement présentes dans la salle. |
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Max Romeo poursuit avec un deuxième titre, "Perilous Time" extrait de sa dernière compilation du même nom. L'album n'a pas fait grand bruit (un peu fourre-tout, pas très soigné...) et la chanson ne reçoit pas d'accueil délirant. Rien à voir en tout cas avec la vague de chaleur qui traverse le dancefloor sur les premières notes de "War Ina Babylon" (à écouter aussi, sa version anticléricale, "Fire Fe The Vatican"...). Nous dansons furieusement sur ce titre qui décrit le climat de la Jamaïque en 1972, lors des élections les plus sanglantes de son histoire... Omar, derrière les platines, enchaîne toujours avec la version dj, soutenu de temps en temps par Max qui nous surprend à deejer ! Tous deux s'entendent à merveille, trouvant naturellement le bon équilibre entre la voix suave de Maxie et celle plus brute d'Omar Perry. On reste dans les bons vieux oldies avec le hit "Three Blind Mice" (à écouter sur "Open The Iron Gate 1973-77" Blood and Fire, 1999). Mais, que se passe-t-il ? le titre ne passe pas, personne ne chante le refrain avec Max Romeo, les mouvements sont timides... "No vibes" confie discrètement Max à Omar... Il a raison. Subitement, les vibes ont disparu. Elles ne reviendront pas malgré les efforts du duo qui s'essaye sur " One Step Forward ", "Africa Destination", "Babylon Burning"... Rien n'y fait. Un petit problème du côté des platines (mais pourquoi Fata a-t-il attendu si longtemps pour changer le diamant de l'une d'elles ? ? ?), l'heure tardive, le peu de fans...si peu de vibes dans La Scène ! Déçu, Max Romeo n'insiste pas : il quitte la scène après peut-être une demi heure de show. Omar Perry reste seul. Le deejay glisse une ou deux dub plates mais abandonne le micro. Sur la platine, il passe alors l'un des plus beaux titres du reggae, la version originale de "Curly Locks" de Junior Byles et produite par Lee Perry (à écouter absolument, les deux autres versions du titre et toutes les pistes de l'extraordinaire "Curly Locks Best of Junior Byles and The Upsetters 1970-76", Heartbeat). La salle ne réagit pas, Omar Perry n'a aucune raison de rester. Il s'en va donc, passant le relais au Soul Stereo sound. Quelques cris et sifflets...mes poumons enfumés n'y suffisent pas... |
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Il est 1h40 et Rico nous annonce la venue de DENNIS ALCAPONE. Un autre vétéran, mais dans la rubrique dj cette fois, le spécialiste du skank et auteur de "Guns Don't Argue". Allons-nous skanker ce soir ? Alcapone, c'est depuis les 70's, des dizaines de hits enregistrés pour Coxsone, Duke Reid, Prince Buster, Joe Gibbs...et Lee Perry. Lorsque le Blood and Fire sound system nous faisait l'honneur de passer en France, Dennis Alcapone avait testé sans grand succès le public parisien. Idem ce soir : après "It Must Come" et un rapide medley inna skank stylee, Alcapone se décourage devant la salle qui se dépeuple. |
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ROD TAYLOR arrive alors pour réveiller les foules et... ça marche ! Pourtant, personne n'est venu pour lui, c'est un invité surprise, et Rod se sent mal à l'aise de voler ainsi la vedette. Il nous dit que ce n'est pas son concert entre deux titres lancés de sa voix haut perchée.
Tous les artistes de ce soir le rejoignent rapidement sur la scène pour un final qui aurait pu être très beau. Omar Perry, Max Romeo, Dennis Alcapone et Rod Taylor sont tous quatre sur l'estrade et chantent l'hymne "Amen" puis "War Ina Babylon" en choeur, chacun prenant le lead vocal à tour de rôle. Les visages semblent tristes sous les sourires... Nous saluons la sortie de scène commune, mais nous ne sommes plus très nombreux. Cela aurait pu, cela aurait du être magnifique. C'est amer. |
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Le SOUL STEREO termine la soirée avec des dub plates de dancehall conscious : Buju, Jah Cure, Lt Stitchie, Morgan, Sizzla, Determine, Cocoa Tea, Luciano, Yami Bolo... Allez, pas la peine de continuer : départ peu après 3h00. |
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Review on Reggaelution.net |
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17/06/2000 Rod Taylor at CAES, Ris-Orangis, France. review |
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06-08/07/2001 Dennis Alcapone at the Summerjam 2001, Köln, Germany. review |
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Reviews on the web |
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August 2001 Max Romeo at Reggae Geel, Geel, Belgium. Read the review from Reggae-vibes.com |
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06-08/07/2001 Dennis Alcapone at the Summerjam 2001, Köln, Germany. Read the review from Reggaenode.de |
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09/02/2001 Levi Roots at the Trench Town Experience Live, Cultural Center De Werft, Geel, Belgium. Read the review from Reggae-vibes.com |
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