Chronique concert
HORACE ANDY, WINSTON MCANUFF
Cabaret Sauvage à Paris
25/11/2002
Superbe show pour le retour de Beenie Man à Paris: deux heures sous le signe des humeurs de Moses, décidément variées, et même de plus en plus tant le Doktor étend son influence sur la planète.

Concert classique pour Horace Andy, de retour au Cabaret Sauvage en compagnie de Winston McAnuff pour des vibes bien sages, et bien bonnes
Horace Andy se produit très régulièrement en France : le Jamaïcain vient tâter le pouls de ses nombreux fans et promouvoir ses albums. Cette fois, une tournée de plus de vingt dates célèbre la sortie de "Mek It Bun", son dernier album sorti chez BMG. Un bon cru: Horace Andy a nourri le souffle de l’inspiration depuis sa collaboration avec le groupe Massive Attack, élargissant son répertoire, conquérant un nouveau public qui aujourd'hui le suit.
Ce ‘Mek It Bun Tour’ est aussi l’occasion de retrouver Winston McAnuff en première partie. Nous le découvrions en studio et sur scène il y a deux ans à peine. Winston McAnuff cherchait alors un label, qu’il a depuis trouvé : Makasound vient de sortir une belle compile de ses titres enregistrés entre 1977 et 2000, "Diary of the Silent Years", le quatrième album de Winston McAnuff.
Tous deux nous donnaient rendez-vous à Paris pour deux concerts au Cabaret Sauvage. Ce lundi soir -deuxième date- rassemblait bon nombre des acteurs de la scène reggae française, maisons de disques, labels et media spécialisés..., sans doute aussi -plus- nombreux que les simples amateurs. L’ambiance est un brin mondaine, mais aussi chaude et enthousiaste.
Pas de sound system durant les derniers préparatifs. Le 21th CENTURY BAND s’installe directement sur la scène. Ce groupe de musiciens français est de plus en plus sollicité pour backer les Jamaïcains; ils étaient aux côtés de Leroy Sibbles en début d’année, et déjà d'Horace Andy lors de sa venue fin 2001. Ce soir, ils sont sept musiciens sur scène: la base classique basse-batterie-guitare-clavier et un trio de cuivre.
Benoît, MC de Quartier Général, la structure organisatrice de cette tournée, s’avance vers 21h30 pour annoncer WINSTON MCANUFF. Il débarque dans un tourbillon de dreads qui électrise le Cabaret Sauvage, Winston 'Electric Dread' McAnuff aime toujours le spectacle... Cela commence avec le hit "What A Man A Deal With", enregistré au début des 80's pour le groupe Inner Circle sur Top Ranking. Jacob Miller a largement influencé le style de Winston McAnuff: mêmes jeux vocaux qui mélangent puissance et fragilité, même côté 'bad boy' capable de toutes les excentricités. Ce "What A Man" signe la filiation et bluffe totalement le public, subjugué par l'energie tour à tour contenue et libérée par Winston McAnuff.
Le chanteur enchaîne les titres et gagne en confiance devant cet accueil chaleureux. Il présente sa carrière, son premier single "Ugly Days" (sorti en 76 pour Derrick Harriott), ses titres engagés comme "Malcom X" (enregistré pour D Brown dans les 80's) ou lovers avec ce "I Do Love You" de la même époque. Entre chaque titres, Winston McAnuff lance quelques big up appuyés du côté des labels français (Esoldun et Makasound) et du public qui lui renvoie des vibes positives.
Nous le suivons dans ses délires quand, totalement dijoncté au milieu de "Hypocrites & Parasites", il se laisse tomber à terre pour danser allongé sur le sol.
Après un rappel, Winston revient une guitare dans les bras et cette fois nous attendrit sous la tension de sa voix chargée d'émotion, prête à se briser. De quoi marquer nos esprits...et nous inciter à acheter son cd qui, comme nous le précise Winston McAnuff à la fin de son set, est disponible dans un coin de la salle.
La transition avec HORACE ANDY est ultra rapide. Un petit medley du 21th Century Band et le voilà qui est déjà sur scène, lançant le premier d'une longue série de hits avec "Don't Let Problems Get You Down". La simplicité d'Horace 'Sleepy' Andy contraste avec la première partie de Winston Mcanuff: s'appuyant sur cette voix incroyablement douce, Horace Andy laisse la vibe lentement le guider pour moduler le rythme de ces titres, comme il le fait avec "Fever", "Money Money" et "Natty Dread A Weh She Want" qui suivent. Cela remue sérieusement sur le dancefloor qui savoure ces hits, maintes fois entendus du coup toujours renouvelés. Une légère variation vocale, un chouïa de décalage dans le rythme, ou carrément une envolée dub très bien soutenue par le 21th Band.
Ce qui n'empêche pas la stricte organisation de son show. Après cette mise en route, Horace Andy nous offre deux extraits de son dernier album. D'abord "Mek It Bun", où le rasta aux courtes dreads loue les vertus de la ganja, pour le plus grand plaisir des amateurs; puis le très beau "Horse With No Name" qui existe déjà en single.
Classiques représentants de la période Massive Attack avec "Spying Glass" et "One Love": nous planons sur les rythmiques étirées et la voix presqu'évanescente d'Horace Andy...pur rêve musical.
Jamais Horace Andy ne laisse passer un concert sans évoquer son passage chez Studio One. De "Skylarking" à "Cuss Cuss" en passant par "Every Tongue Shall Tell", Horace Andy incruste ces joyaux à chaque étape de son show. Le public de connaisseur réagit au quart de tour sur chacune des intros, entraînant Horace Andy a encore plus d'improvisation et encore plus de générosité.
Horace Andy se laisse donc aller, osant les rythmes nyahbingui sur "Holly Mont Zion", ou même ragga un bref instant sur "Johnny Too Bad". Enchantée, la salle l'accompagne dans un très long "Do You Love My Music" qui concentre toutes les influences d'Horace Andy durant dix bonnes minutes.
Surprise: LONE RANGER s'avance sur la scène. Un duo sympathique s'engage entre le chanteur et le deejay passés par cette même école Studio One.
Horace laisse monter le rub-a-dub avec un plaisir évident, soutenant les efforts de Lone Ranger mais lui laissant le devant de la scène. Le temps d'un titre.
Enfin, Horace Andy lance "Mr Bassie" et prolonge le titre pour nous présenter ses musiciens: 'Mr Guitarist', 'Mr Saxophonist'...et 'Mr Bassie' sur lequel bien sûr le chanteur-bassite s'attarde. Nous dansons une dernière fois sur la musique d'Horace Andy qui quitte la scène vers 0h00 sous l'ovation respectueuse d'un public comblé.
Reviews on Reggaelution.net
17/11/2001 Horace Andy at La Scène, Vernouillet, France. review
28/09/2001 Horace Andy at Zenith, Paris, France. review
20/11/2000 Horace Andy at the Garance festival 2000, Paris, France. review
17/06/2000 Winston McAnuff at CAES, Ris-Orangis, France. review
20/11/1999 Horace Andy at Elysée Montmartre, Paris, France. review
Review on the web
30/06-02/07/2000 Horace Andy at the Summerjam 2000, Köln, Germany. Read the review from Reggaenode.de
© Reggaelution.net